Caractère

À notre petite Beth,

Tu vas encore râler parce qu’on écrit encore une lettre à notre petite sœur, mais tu sais que c’est pour ton bien, quand tu auras tes 21 ans, tu rigoleras de toutes les voir, de les ouvrir chaque mois. Puis de toute façon, t’aime bien trop râler pour rien, comme tu le dis, c’est pour la longévité, au moins, tu n'auras pas de cheveux blancs, t’exprime tout ce que tu penses.

Méfies-toi des autres B',les gens ne sont pas aussi doux que toi, ils sont fourbes? Tu as bien trop le cœur sur la main, ta gentillesse te perdra un jour. Je sais que tu as cette faculté de vouloir sauver tout le monde, mais parfois, il faudrait que tu penses à te sauver toi, tu vas finir par te noyer à force. Ce qui nous rassure un peu, c’est que tu mets tes limites très rapidement, si quelqu’un essaie de te marcher dessus, tu montres les crocs, avec un calme déconcertant.

Si tu pouvais faire plus attention aux précieux vases de maman . Tu sais qu’elle crise à chaque fois que ta maladresse fait surface, un jour, tu vas te tuer à ne faire attention à rien. S’il te plaît, n’oublie rien dans le four et par pitié, regarde où tu marches au lieu d’écrire continuellement dans ton journal.

On a toujours admiré ta faculté à dire aux gens ce que tu pouvais penser, sans avoir peur des conséquences, comme tu le dis, tu préfères vivre en ayant le cœur léger, qu’avec des regrets.

Tu as des rêves plein la tête, des idées qui fulminent, ton esprit est dans un monde à part, tu es une grande rêveuse et tu fais rêver les gens avec toi, tu aimes le partage, montrer tes idées, en prendre des nouvelles, pour toi, la vie est bien trop belle pour la vivre dans son coin, les découvertes, c’est ton truc.

Mes anecdotes

1. Beth, ce n'est pas très Norvégien n’est-ce pas . Lorsque ses parents ont appris qu’ils attendaient un autre enfant, ils avaient déjà le projet de partir aux États-Unis, alors ils se sont dit que pour son intégration, ils lui donneraient un prénom qui sonnerait plus Américain.
2. Troisième enfant de la famille, elle est suivi par deux petits frères, des jumeaux, comme s’ils n’étaient déjà pas assez nombreux, mais ses parents ont toujours voulu une grande famille, c’est donc choses faites, avec cinq enfants.
3. Travaille avec une fleuriste depuis quelques mois maintenant, après l’arrêt de ses études d’architecture, suite au décès de sa grande sœur, dans un accident de voiture. Elle aime son nouveau métier, elle peut créer, faire plaisir aux gens, répondre à leurs attentes et quand elle rentre le soir, elle n’a pas de maquette à faire, pas de dessins en retard.
4. Depuis le décès de sa sœur, elle s’est beaucoup renfermée sur elle, elle n’arrive pas à tourner la page, à aller mieux, à vivre. Elle a l’impression d’étouffer.
5. Ses parents ne sont pas au courant qu’elle a arrêté les études et qu’elle travaille, elle n’en parle à personne en fait.
6. Beth, elle chante, beaucoup et faux en plus de ça, elle écoute de la musique tout le temps, elle chante tout le temps, elle danse aussi, elle adore ça. Elle dit que de cette manière, elle exprime toutes les émotions qui restent bloquées au fond d’elle.
7. Assez sportive, elle va souvent courir et fait beaucoup de sport chez elle devant des vidéos Youtube. Mais ne vous méprenez pas, elle adore faire des gâteaux, des crêpes, manger des sucreries … C’est pour la bonne conscience, comme elle dit.
8. Elle voit un psy depuis le décès de sa sœur, il y a des choses qu’elle n’accepte pas, en fait, elle n’accepte pas grand-chose. Elle n’arrive pas à voir le bout de son deuil, elle n’arrive pas à se remettre de cette perte. Sa sœur était tout pour elle, vraiment tout. Elle a l’impression qu’il ne lui sert pas à grand-chose, mais au moins elle peut parler, elle s’exprime.
9. Elle écrit, beaucoup, tout ce qui traverse son esprit, elle dessine ces pensées, dans son carnet, dans plusieurs carnets en fait, depuis le temps. Il est toujours dans son sac, elle aime se dire qu’un jour, elle pourra le donner à ses enfants, comme un petit journal, une mémoire.
10. Beth ne cherche pas le grand amour, pour elle, plus tu cours après quelque chose, plus il s’éloigne. Alors elle s’est assise, elle attend, le bon moment, le moment pour tomber amoureuse, pour aimer CETTE personne. Elle ne vit pas avec l’intention de le trouver tous les jours, elle ne hurle aucun désespoir.

Mon histoire

Chère Noora,

Je t’écris encore une lettre, parmi toutes les autres, qui n’arrivera jamais à destination, qui n’atteindra jamais tes doigts qui venaient autrefois jouer avec mes cheveux pour me faire deux petites couettes, tu t’en souviens d’ailleurs, j’espère ? Comme tu pouvais me courir après, dans toute la maison, simplement pour me coiffer, alors que j’avais à peine trois cheveux sur le crâne. C’est étrange comme les souvenirs persistent et nous font sourire aujourd’hui, alors qu’on avait l’impression de vivre un enfer à ce moment-là.

Tu te souviens le jour où j’ai été accepté à l’Université pour mes études d’architecture ? Tu te souviens comme tu étais heureuse pour moi ? Parce que tu voulais absolument que je fasse les plans de ta future maison, tu t’imaginais avec ton mari, tes cinq enfants et tes chiens. Tu avais même pleuré ce jour-là, alors que je n’arrivais toujours pas à réaliser que mon rêve venait de voir le jour, d’ailleurs, si je me souviens bien, je paniquais un peu … Bon d’accord, beaucoup, mais tu as su me rassurer, comme tu l’as toujours fait...Comme tu le faisais toujours. J’ai peur, mais je me sens obligée de te le dire, parce que j’en ai marre de mentir à papa et maman, j’en ai marre de mentir à tout le monde, j’ai quitté mes études, je n’arrivais plus à imaginer mon diplôme en main, sans toi pour pleurer, encore et encore, sans les plans pour ta maison, je ne pouvais pas imaginer une seule seconde, fêter ce jour, sans toi. J’espère que tu comprendras.

Tu vas râler, je te connais, mais j’ai trouvé mon issu de secours, j’ai trouvé du réconfort dans les fleurs. J’imagine déjà ton rire d’ici, tes moqueries et tu serais déjà en train de m’imaginer comme une princesse Disney, avec mes couronnes de fleurs et parler aux animaux… Je t’arrête tout de suite, ce n’est pas le cas… Bon ok j’ai déjà fait une couronne de fleurs ! Mais c’est différent, c’est apaisant, je peux voir la joie des hommes qui cherchent des fleurs pour leurs bien-aimées, des couples qui s’offrent une marguerite pour voir le sourire de l’autre, des solitaires qui achètent nos compositions, des habituées de la maison … J’aime voir ce sourire, ça me fait oublier l’absence du mien.

Papa et Maman vont bien, ils ont voulu repartir à Bergen, dans la maison de grand-mère, mais sans toi, ils ne pouvaient pas. Après tout, c’est toi qui voulais retaper cette vieille maison avec vue sur les fjords. « Bror » va bien, comme à son habitude, il ne montre rien, mais je sais qu’il a aussi mal que moi, mais lui comme moi sommes trop fiers pour en parler… Les petits vont bien aussi, je crois qu’ils ne comprennent pas encore très bien la situation, tu sais comment maman est, elle limite vachement les dégâts... Comme le jour où mon hamster avait mystérieusement disparu, j’ai compris aujourd’hui qu’il était simplement mort, à voir sa façon de leur parler, leur expliquer les choses, donc non, Monsieur moufette n’était pas parti en Nouvelle-Calédonie voir sa famille … Je te détesterais toujours pour cette invention, tu as toujours adoré ce pays.

J’ai trouvé un petit appartement, il a de grandes fenêtres qui donnent sur une rue bien animée, je me sens moins seule le soir, j’écoute la musique et les rires, ça m’apaise. Il était un peu sans charme quand je l’ai pris, mais tu connais ma faculté à voir le beau dans tout, alors petit à petit, je le retape, c’est mon cocon à moi, je pense adopter un chat, un « Salem », comme tu aimais appeler tous les chats, étant persuadés qu’ils pouvaient nous jeter des sorts. En y réfléchissant bien, tu pouvais en sortir beaucoup des conneries. C’est sûrement pour ça que je t’aimais autant… Que je t’aime autant.

Ce soir, je t’écris, car j’ai mal, la douleur ne diminue pas. Je pensais qu’après plusieurs mois, j’aurais passé toutes les étapes de deuil, ma thérapie ne fait pas de grands changements, je pensais arrêter, mais tu sais, je n’arrive pas à parler avec maman, je n’y arrives plus, je ne fais que remuer le couteau dans la plaie, je vois ces yeux se remplir de larmes quand je prononce ton prénom et mon cœur se déchire encore plus, je n’en peux plus, s’il te plaît, reviens … Rejoins-moi comme tu le faisais quand je faisais un mauvais rêve, ou lorsque tu rentrais après minuit, que tu me rassurais en me serrant très fort dans tes bras. Réveille-moi, dis-moi que ce n’était qu’un cauchemar, que tu es là.

Tu me manques No', tu me manques chaque jour, j’entends ton rire dans tous les bruits qui m’entourent, dans le vent qui soufflent dans mes cheveux, dans le bruit de cette affreuse cafetière qui faisait le meilleur café selon toi, j’entends tes pas sur ce vieux parquet craquant, je sens ta chaleur quand j’éclate en sanglots…

A bientôt, ta Betty...

Loupiotte

Ton âge : 25 ans   Ton arrivée ici : Aujourd'hui   Ton avis : Le petit tour que j'ai fais me plait déjà !   Inventé/prélien/scénario : Inventé Expression libre : : C'est Pop's qui m'a forcé à venir, j'ai été menacé

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